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De l’Extasium au
Kalioscope
Alain
Gabriel obtient son diplôme d’architecte à l’école des Beaux-Arts de
Paris en 1971. La réalité de l’architecture, découverte en ayant
travaillé dans de nombreuses agences pour payer ses études, ne
répondant pas à ses attentes, il s’exile au Brésil en 1973 à Sao Paulo,
où il devient marchand de tableaux.
Il organise des expositions de sérigraphies et lithographies dans
plusieurs villes sous l’égide de l’Alliance française. Les oeuvres
qu’il présentait proposaient un large panel d’artiste, mais celles qui
avaient le plus de succès et qu’il appréciait en raison de sa formation
d’architecte, procédaient du courant géométrique à la mode à cette
époque. Plus particulièrement, il était touché par les boules en relief
de Vasarely.
Il n’avait pas la fibre commerciale et voulait vivre libre. Encouragé
par le peintre franco-brésilien, Eduardo Delhomme, il a pensé que
peindre des tableaux à la manière de Vasarely — ce qui lui semblait à
sa portée — pourrait lui permettre de gagner sa vie sans la contrainte
du bureau, sans patron et d’une façon agréable. Or, dès le premier
tableau, réalisé avec de la peinture en bâtiment à Rio, il a ressenti
une force artistique qui le poussait en droite ligne. Ce tableau
annonçait toute la suite imprévisible à ce moment, en particulier le
lien avec la musique.
Conscient de devoir trouver une expression personnelle, Alain Gabriel
comprend que pour y parvenir, il lui faudra beaucoup peindre.
Sa première exposition à Sao Paulo, fin 1974, fut une grande réussite
qui l’encouragea à continuer dans cette voie. Mais, ce fut la seule qui
eut un tel succès et après plusieurs déconvenues il rentra à Paris.
Il sous-loua une chambre qu’il transforma en atelier chez un ami
ex-ingénieur en électronique qui lui dit un jour que cette technique
pourrait lui permettre d’animer un tableau. Cette suggestion
l’interpella, ce qui lui valut une nuit d’insomnie au cours de laquelle
il découvrit le principe lui permettant de faire « vivre » un
tableau par de la musique.
Le premier tableau de ce type —baptisé « Symphonie
Spatiale »— est peint sur une surface translucide disposée devant
un boitier plat contenant une deuxième composition de petites lampes
colorées une à une et animées par des modules électroniques en kit
achetés dans le commerce. Il obtient immédiatement un gros
succès. Fascinée par cette oeuvre d’art originale si captivante, une
princesse d’Arabie Saoudite l’achète aussitôt.
Encouragé de belle manière et ses nouveaux tableaux trouvant de
nombreux acquéreurs en dehors du monde de l’art, Alain Gabriel cherche
à rendre ses oeuvres plus captivantes. Les kits du commerce se
révélants insuffisants, il s’efforce d’améliorer le procédé. Sa
rencontre avec un ingénieur en électronique, très réputé pour sa
compétence est déterminante. Ensemble, ils créent un système modulaire
électronique permettant de transformer les tableaux en ballets de
lumière.
On parle depuis longtemps de liens hypothétiques entre la musique et la
peinture —c’est à dire la lumière — et à force d’expérimentations et
d’observations de ses visiteurs, l’artiste découvre une relation
particulière entre la musique, la lumière et l’électronique. Or,
l’électronique étant de la pure logique, Alain Gabriel eut l’intuition
ou l’inspiration qu’en poussant cette logique à l’extrême, il devait
pouvoir réaliser un tableau plus captivant que toute autre forme de
spectacle.
Il découvrit le dessin de base de cette oeuvre le 27 octobre 1981 jour
de son anniversaire.
Dès lors, des phénomènes étranges ont commencé à se produire. Entre
autres, l’artiste commença à percevoir de nombreuses Visions qui
n’avaient rien en commun avec des « bondieuseries ». Elles se
manifestaient pour la plupart par des formes géométriques qu’il pensait
destinées à ce tableau qu’il recherchait. Mais, en les reproduisant il
réalisa que si tantôt elles correspondaient bien, beaucoup n’avaient
aucun rapport évident.
Autre phénomène, des visiteurs, après avoir contemplé le tableau, ont
entonné des chants — très éloignés des mélodies terrestres — sans
aucune préparation ni influence d’une quelconque croyance. Un groupe
s’est alors formé qu’on a baptisé « Dream Maker » du nom d’un
tableau de 1981. Une trentaine de personnes de toutes origines ont
chanté ces chants magnifiques sans qu’on puisse identifier le moindre
critère pour pouvoir participer. Il suffisait d’avoir envie et de
persévérer, mais sans que ce soit suffisant. Après avoir chanté en
proférant des sons qu’on est incapable de produire en temps normal,
tout est oublié et il est impossible de se remémorer quoi que ce soit.
Depuis ses débuts en 1984 ce phénomène contemplatif et vocal du tableau
perdure, mais Alain Gabriel demeure à ce jour le seul chanteur.
Souhaitant faire connaitre ces chants étranges avec le son le plus
proche possible du son naturel, Alain Gabriel s’est vu contraint de
s’attaquer à l’acoustique de la pièce, en plus du système de son
reproduisant la musique. Créer un studio d’enregistrement pour des voix
en déplacement dans le même espace qui doit devenir un auditorium,
c’était comme s’attaquer à la quadrature du cercle. Ça ne se fait
jamais, les nombreux problèmes à solutionner étant trop compliqués.
A ces difficultés se rajoutait la réalisation très complexe du tableau.
La contemplation du tableau dans l’écrin acoustique de la pièce
provoquait une sensation très puissante et rapide de bien-être profond,
d’extase. C’est pourquoi on a appelé cette installation EXTASIUM.
Pendant plusieurs années, l’artiste a découvert de nombreux effets
lumineux qu’il n’arrivait pas à assembler. En relisant un texte ancien,
il y a trouvé de nombreuses analogies et s’est rendu compte qu’il
contenait le plan de la structure de ce tableau bien caché. Pour le
faire apparaitre il fallait une clé de décryptage et il l’avait trouvé
avec la relation peinture (lumière)—musique—électronique.
Ce livre est le Livre de l’Apocalypse de Jean, le dernier de la Bible.
Ceci prouve que le mystère de ce texte— très obscure et
incompris—écrit il y a près de deux mille ans, ne pouvait être percé
qu’à nôtre époque.
La plupart des gens, ont peur de ce mot qui signifie pour eux guerres
et destructions, or apocalypse signifie en grec révélation. Quelle
révélation que d‘annoncer des cataclysmes alors qu’il y en a toujours
eu ? La révélation est ailleurs.
Au Moyen-Âge, les moines qui se sont interrogés sur la signification de
ce texte écrit par Jean sous la dictée d’un ange parlant au nom de
Jésus qui, lui-même, parle au nom de Dieu — tel que c’est écrit en
préambule — ont pensé que la Jérusalem Céleste annoncée à la fin
comme descendant du ciel, ne pouvant pas être une ville de part ses
dimensions données dans le livre, ils ont émis l’hypothèse qu’il
pouvait s’agir de La Porte du Paradis. Mais, un paradis céleste.
Or, les sensations tellement bienfaisantes produites par ce tableau et
sa musique dans son écrin acoustique est quelque chose qui y fait
beaucoup penser.
Trente sept ans de recherches et quatre-vingt treize versions de
l’Extasium ont été nécessaires pour, enfin, faire aboutir ce projet si
difficile à mettre au point. Une recherche réalisée sans aucune aide
financière, mais, curieusement, les fonds nécessaires à cette quête
sont toujours arrivés au bon moment.
Cette sorte de machinerie psycho-visuelle-acoustique qu’est l’Extasium
est un connecteur cosmique destiné au plus grand nombre. Son pouvoir
est exceptionnel. Il permet d’atteindre les plans de conscience
les plus élevés facilement, rapidement et très agréablement.
On ressent une intense sensation de bien-être, une jouissance
incomparable se déplaçant de la tête aux pieds.
L’observation quotidienne de ce phénomène a montré que le son si
particulier de cet espace acoustique unique agissant sur la boite
crânienne excite un centre du cerveau: le centre du plaisir, ce qui en
dit long sur les effets ressentis. On découvre un regard interne
situé sur l’arrière du crâne contemplant une boule d’énergie lumineuse
en perpétuel transformation, comme si les neurones s’illuminaient. On
ressent le jouissif feu intérieur, chaud et froid à la fois. On a la
sensation de rencontrer la particule divine qui nous habite.
Une sensation qui dépasse toutes les autres
Si le secret caché dans le texte de l’Apocalypse concerne
essentiellement la partie visuelle, Alain Gabriel a découvert le secret
dans le secret avec cette sculpture invisible du son qu’on appelle
acoustique et qui a une si grande action agissante.
Ce n’est pas évoqué dans le texte, mais si c’est bien La Porte du
Paradis, il devient évident que le son qui l’accompagne doit être
paradisiaque. C’est cette évidence qui a soutenu l’artiste dans sa
longue quête.
Malheureusement, cette salle ne peut pas être transportée. Elle est
actuellement réservée à son créateur qui a eu la précaution de relever
tous les plans pour pouvoir la reproduire ailleurs. Peut-être qu’un
jour elle pourra s’installer dans des lieux publics, mais en attendant
elle est réservée « aux Puissants de la Terre » tel que c’est
écrit vers la fin du Livre.
Heureusement, la partie visuelle peut maintenant s’affranchir du lieu
et faire bénéficier un large public de ses effets bénéfiques. Le
tableau dont l’Extasium est l’écrin, « La Porte de
l’Extase », est filmé quand il est animé par la musique de Dream
Maker. Les chants sont enregistrés au préalable puis
« habillés » avec des synthés. Le visuel ainsi obtenu est
retravaillé sur un ordinateur avec des pinceaux de lumière utilisant
divers logiciels permettant de faire aboutir la recherche de « La
Porte du Paradis » sous forme de courts-métrages d’animation
musicale.
Il devient le premier tableau virtuel et éphémère, électronique et
numérique à la fois, le tableau magique qui chante et qui danse, le KALIOSCOPE.
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